dimanche, novembre 19, 2017

Vénus, Mars et l’affaire Harvey Weinstein


Les remous de l’affaire Harvey Weinstein, le magnat hollywoodien, ne vont pas s’amenuisant. Les répercussions sont mondiales, la parole des femmes se libère et dénonce tous azimuts le machisme ambiant, les harcèlements permanents, les injustices et les violences dont elles sont quotidiennement victimes dans presque tous les milieux. Ainsi, ce fait divers n’est pas anodin, car il affecte par voie de conséquence la cause féminine, la question étant : comment prétendre à l’égalité, à la sérénité, à la liberté, au bien-être et à la bienveillance, si la moitié de la population mondiale est maltraitée par l’autre.

Astrologiquement, deux portes d’entrées nous permettent d’étudier ce scandale et ses conséquences  : le thème de Harvey Weinstein d’abord et ensuite celui du 5 octobre, qui est la date de parution du numéro du New York Times qui mit le feu aux poudres 


Harvey Weinstein né le 19 mars 1952 à(Queens), New-York USA (calculé pour 12h00, heure de naissance inconnue).

Intéressons-nous principalement aux configurations liées à l’addiction sexuelle, doublée d’un comportement oppressif et violent envers les femmes. L’absence de l’heure de naissance et ainsi de l’ascendant (le comportement) ôte une certaine précision à cette étude, mais n’empêche pas de saisir clairement les principaux ressorts de la personnalité.

Vénus

Vénus (le plaisir, la sensualité) est exaltée dans les Poissons (la joie d’aimer), au sextile de la Lune (sensibilité artistique, goût des femmes et de la séduction, attractions instinctives), au trigone d’Uranus (rencontres magnétiques, opportunités amoureuses et sensuelles), au demi-carré de Jupiter (amplification de la recherche du plaisir, gourmandise) et de Mercure (culture artistique, quête du plaisir mental, tendances à la frivolité). 

C’est donc, essentiellement, une belle Vénus, qui malgré une tendance à offrir trop d’importance à la quête du plaisir, est en mesure d’apporter de la beauté et de l’amour dans la destinée.

Vénus et les noeuds lunaires

Rahu, le noeud lunaire nord, conjoint (à 4°32’) et parallèle à Vénus brouille  cependant les cartes. Cet aspect nous dit :  « Facilité à manipuler, à porter un masque sous lequel on est moins accommodant qu’on ne paraît. (….)  L’attachement à la sensualité, au plaisir et à l’amour s’accompagne d’une insatisfaction fréquente, malgré de belles expériences » (1)

Déjà prononcée, la soif du plaisir devient ainsi impossible à étancher, malgré les opportunités que sa position lui offrait. On n’éteint pas un feu en y versant de l’huile, prévient un dicton oriental! Rahu, qui facilite les nombreuses expériences a pour mot clef insatisfaction. Weinstein en veut ainsi toujours plus, sans jamais connaître la sérénité et utilise nombre de manoeuvres secrètes (Rahu), pour arriver à ses fins. Mais Rahu s’associe aux cadeaux empoisonnés (les opportunités qui renforcent l’attachement) et à la chute soudaine, celle-ci devenait alors prévisible.  

Comme Ketu, le noeud sud, lié aux compulsions, est de son coté au parallèle de Vénus, on en conclut que : « La poursuite compulsive du plaisir, de l’union et de la sensualité, une éventuelle addiction sexuelle et un désir compensatoire d’être aimé affectent la destinée »  (2)

La Lune et Saturne

Les noeuds lunaires qui « agissent » comme des éclipses mentales sont associés à des mémoires cristallisées, icci liées à la sensualité, à la tendresse et à l’amour (Vénus).

La mémoire appartient à la Lune qui représente également le passé, la mère et à l’enfance, entre autres choses.

Refroidie en Capricorne elle indique une difficulté à accepter une sensibilité naturelle (présente de par sa relation harmonieuse à Vénus) et elle dirige l’énergie mentale vers la concrétisation des ambitions et des désirs.

Le carré que lui adresse Saturne (le froid, l’obstacle, le repli sur soi) rend sa situation difficile, symbolisant des insécurités, voire des craintes profondes vécues pendant l’enfance.

Saturne est de plus trop proche de Neptune, indiquant une souffrance de se sentir séparé, alors qu’au carré d’Uranus il symbolise l’hésitation marquée entre le désir d’aventure et la recherche de la sécurité, celle-ci l’emportant à cause du carré Lune/Saturne

Le jeune H. Weinstein fut sans doute sensible et idéaliste, porté vers la tendresse et l’amour (sextile Lune/Vénus). Cependant, la peur née de circonstances adverses, refroidissantes (Saturne), peut-être liée à l’atmosphère familiale, à la mère, ou à un problème non-identifié (absence d’heure de naissance) prend le dessus. Il va lui falloir composer avec cette Lune instinctivement effrayée et la voie choisie sera celle du pouvoir (Pluton, voir ci-dessous), parfois manié secrètement (Rahu) et surtout de la recherche du plaisir sensuel, empruntant le sentier le plus facile pour lui (le sextile Lune/Vénus).

Mercure, Neptune et Jupiter

Si Saturne est exalté en Balance, dans le signe de Vénus, aidant à rétablir l’équilibre affectif par le biais de ses mariages, il s’oppose à Mercure, évoquant un durcissement mental, une possible méchanceté et de mauvais choix.

Conjoint à Jupiter, Mercure évoque pourtant les livres et la culture. Son opposition à Neptune est cependant (dans ce cadre particulier) liée aux mensonges, à la dissimulation, à l’illusion, aux malversations et aux manipulations par la parole et les écritures (contrats). 

L’opposition Jupiter/Neptune nous rappelle que les problèmes de scandale sont souvent le fait de ces deux astres en aspects tendus, quand les circonstances sociales vont en ce sens. 

Soulignons au passage que Neptune est l’astre du cinéma, celui de l’empathie collective, de l’identification et de l’illusion qui fait partager (comme la télévision et maintenant les vidéos sur internet), les mêmes émotions à des centaines de millions de personnes.

 Mars et Pluton

Si le cadre général de l’insécurité, cherchant à  se soigner dans le plaisir et la promiscuité est bien établi, les violences, l’autoritarisme, l’exercice de la domination ne sont pas forcément expliquées : il faut pour cela en passer par Mars (l’énergie, le désir à l’état brut), chez lui en Scorpion (la sexualité sous ses nombreuses facettes), au carré de Pluton en Lion (le pouvoir, le fantasme, la domination), créant ainsi des tendances marquées à la violence, la puissance et l’autodestruction. 

Avec ces deux astres nous n’avons plus affaire au jupitérien/vénusien charmeur, jovial et cultivé ici, mais au prédateur dans toute sa splendeur. Mars étant de plus au quinconce de Jupiter (la colère) et de Mercure (goût de la polémique et des combats verbaux), l’homme sait se montrer sans pitié. Pluton au trigone de Jupiter et de Mercure, évoque d’ailleurs l’argent, le pouvoir, la ruse et l’astuce, le réalisme et un possible cynisme au profit des intérêts personnels.

Pluton et Rahu

Il existe ici une certaine parenté entre l’obsessionnel Pluton et Rahu, également obsessionnel, qui rend impossible à satisfaire. Rahu indique les nombreuses opportunités sensuelles alors que Pluton est en position de force sociale. Les mâchoires du piège sont puissantes, car non seulement les tentations sont irrésistibles, mais les possibilités de les assouvir sont nombreuses. Pourtant, ainsi qu’écrit précédemment, le combat était perdu d’avance, à cause de l’insatisfaction permanente et en définitive H.Weinstein jouait contre son propre camp, ce qui est classique des Mercure/Saturne en opposition (mauvais choix). 

Uranus et les portes de sortie

On ne peut pourtant accuser la fatalité. Uranus (l’intelligence), opposé à la Lune (le mental, l’enfance), au trigone de Vénus (la sensualité, l’amour) indiquait les possibilités de se comprendre et de se transformer, d’autant que les facilités d’expansion de la conscience sont marquées (Jupiter/Mercure). 

Harvey Weinstein possédait en lui-même les facultés nécessaire à la résolution des problèmes d’attachement, d’obsession et d’insatisfaction nés des craintes de l’enfance insuffisamment comprises ou explorées. 

Mais le manque de compréhension de ses motivations profondes (Mercure/Saturne) l’ont mené au durcissement, à l’exercice du pouvoir et à l’éloignement des meilleurs aspects de son thème, le faisant céder à ses plus bas-instincts (Mars/Pluton). 

Ainsi, au plus dure sera la chute, Rahu étant classiquement lié aux cadeaux empoisonnés (les opportunités vénusiennes), aux réussites brillantes et aux chutes soudaines et irrémédiables. 

Il pouvait y échapper en cultivant non seulement l’intelligence uranienne, mais également Ketu, le noeud lunaire sud, lié au détachement, celui-ci, lorsque « purifié » de ses compulsions par la compréhension, permettant de toutes autres relations avec Vénus  : « Des épreuves liées à la quête des sensations mènent au détachement et au mieux à la grâce ou à la venia. Possibilité de connaître l’amour idéal libéré de la sentimentalité » (3)

Le 5 octobre,  Mars et Vénus (4)

Parution du NY Times, le 5 octobre à New York, monté pour 6h30 AM (heure à laquelle le journal commence à être distribué et lu).  

Les points saillants de cette date sont presque tous associés à Mars et à Vénus, les planètes de la sexualité. Ils nous éclairent sur les remous mondiaux de l’affaire Weinstein.

- C’est une pleine Lune : le Soleil (l’archétype masculin) est en Balance (chez Vénus), alors que la Lune (l’archétype féminin) est en Bélier (chez Mars). Les deux luminaires sont bien entendu en opposition, indiquant le combat, le conflit entre les deux sexes. L’inversion des maîtrises zodiacales indique que l’attaque (Mars) appartient au camp féminin (la Lune).

- Mars et Vénus sont en conjonction, un aspect de passion et de soif sensuelle, mais qui pourrait-on dire symbolise ici, la guerre des sexes. Mars représente le désir masculin, qui souille trop souvent souvent la beauté vénusienne.

- Mars et Vénus sont également au parallèle du Soleil, illuminant soudainement de sa lumière les faces les plus sombres de cette guerre. 

- Mars et Vénus toujours, sont opposés à Neptune, l’astre du secret, de l’illusion et des mensonges, et comme déjà cité du cinéma. la configuration évoque le monde illusoire des stars et des paillettes et l’identification du public par le biais de manipulations sentimentales (Neptune opposé à Vénus), ou de constructions de figures héroïques (Neptune opposé à Mars). Cette sentimentalité conditionnée vole soudain en éclat, quand des figures marquantes, aimées se révèlent sombres et malfaisantes. Neptune souligne ainsi la souffrance des illusions perdues, des rêves brisés et des pertes de l’innocence…. Son quinconce exact au Soleil souligne les mêmes illusions perdues par des millions de spectateurs …

- Mars et Vénus toujours et encore sont au carré de Saturne, évidemment présent, évoquant le coté sordide de toutes ces histoires, les violences réelles, l’absence d’amour, la froideur, la dureté des circonstances adverses qui brisent les rêves neptuniens.

La réaction saine, salutaire, parfois sans pitié (balance ton porc) est à attribuer à Uranus opposé à Jupiter, qui fait souffler le vent révolutionnaire, d’autant que Jupiter est l’astre de la justice. Uranus également au demi-carré de Neptune, brise la loi du silence, mettant la force de la communication et d’internet (Uranus) au service des faibles (Neptune) et imprimant dans la conscience collective le épreuves vécues par les femmes. 

Vue l’omniprésence de la conjonction Mars/Vénus dans ce thème, la leçon majeure à retenir, pour tous les hommes sans doute, est que Mars (l’énergie, le guerrier) doit servir Vénus (la beauté, l’amour). 

Le Soleil

Situé à la fin des Poissons, le signe neptunien du cinéma, le Soleil d’Harvey Weinstein est comme isolé, sans aspects majeurs, sinon le carré finissant de la Lune qui est elle, très significative : ainsi la peur, les ambitions, la recherche de la sécurité bloquent la réalisation des idéaux. Est-ce réussir que de faire pression sur des jeunes femmes, de briser leurs espoirs ou de les salir? 

Le Soleil est lié à la lumière et à la noblesse intérieure … N’est-ce pas significatif, que le 5 octobre, ce jour fatidique qui le vit chuter de son piédestal, le Soleil  transitait très exactement sur le Saturne problématique d’Harvey Weinstein, qui pourrait-on dire s’éteignit à son contact? 

Quelles qu’aient pu être ses réussites mondaines, la gloire, le luxe, l’argent amassé, le pouvoir exercé durant tant d’années, la quête du héros (ou de l’héroïne) solaire, qui est la quintessence de la destinée de l’être humain lui aura totalement échappé.   


(1) L’astrologie et la mécanique de la pensée (Vénus et Rahu en aspects)

(2) Ibid.


(3) Ibid.

CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.