lundi, juin 19, 2017

Le solstice d'été 2017, la Lune et le dragon


« Que la paix règne parmi les dieux, dans le ciel et entre les étoiles. Que la paix soit sur la terre, entre les hommes et les animaux à quatre pattes. Puissions nous ne pas nous nuire mutuellement, puissions nous être généreux les uns envers les autres. Puissions nous posséder cette intelligence qui guidera nos vies et nos actes. Que la paix soit dans notre prière, sur nos lèvres et dans nos cœurs » 

Ancienne prière sanscrite « Le journal de Krishnamurti »

Solstice d’été calculé pour Paris à 06h24 (HL), 
le 21 juin 2017 

La symbolique astrologique s’affiche parfois visiblement, nous rappelant, à notre époque dévorée par la virtualité, la tangibilité du cosmos : ainsi le solstice d’été, aux multiples significations, voit le Soleil stopper sa course vers le nord avant d’entamer sa marche arrière vers le sud, impliquant une diminution du principe de lumière, du moins dans l’hémisphère nord. Pour cette raison, les Hindous y voient le début de la nuit des dieux, période qui rend plus difficile l’accès aux sphères divines, que l’on pourrait également qualifier de strates profondes de la conscience, selon les conceptions que l’on entretient de la nature mystérieuse de nos existences. 

A ce propos, notons que cette « fête du Soleil », qui marque son entrée dans le signe du Cancer, s’adresse également à la Lune, maîtresse de ce signe. Qu’est-ce que cela signifie ? Que symboliquement la Lune est la mère du Soleil, ou plus précisément du héros solaire (1), c’est-à-dire l’homme ou la femme capable de relever les défis que posent la vie (la conscience d’être vivant) et la mort (la conscience d’être mortel), en d’autres termes de s’engager dans la quête sans laquelle l’existence humaine, avec ses joies et ses peines, ses plaisirs et ses souffrances, ses amours, ses exaltations et ses sombres tourments n’a pas de sens. 

Les significations et les fonctions de la Lune sont nombreuses, mais dans ce cadre particulier soulignons qu’il lui revient de nourrir, de garder et de protéger le héros solaire, afin de lui permettre d’arriver à la complétion de sa quête. 

Ainsi, dans ce rapide examen du solstice d’été 2017, observons particulièrement le Soleil, pour ce qui est des tendances majeures de la destinée collective et la Lune, pour ce qui est des aides et des obstacles que nous rencontrons. La période concernée s’étend sur six mois, soit jusqu’au solstice d’hiver :  d’ici là, les différents événements astraux (lunaisons, éclipse, équinoxe d’automne, aspects majeurs et transits remarquables des astres et des noeuds lunaires) seront largement colorés par cette grille de lecture.   

La Lune

Cette Lune solsticiale est exaltée dans le Taureau, matériellement favorable et propice à l’accalmie de la pensée). Elle est conjointe à Vénus, aimante, tendre, artistique, aimant la facilité et affectivement préoccupée. Son sextile à Neptune encourage sans doute la compréhension essentielle « que le monde c’est moi et que je suis le monde », tout en favorisant la réceptivité et des sommeils visités de rêves signifiants. Son trigone à Pluton encourage la créativité, nourrit la vie pulsionnelle et instinctive, libère de certains traumatismes favorisant ainsi les mutations intérieures. 

Elle est cependant marquée par un parallèle de déclinaison très précis des noeuds lunaires (1’55’’ d’orbe), qui assombrit, contracte et tourmente une mentalité collective marquée par les craintes, les préoccupations secrètes, l’anxiété, un instinct de protection exagéré, des mémoires figées, des compulsions pénibles et une certaine haine de soi. 

Rahu et Ketu « agissent » telles des éclipses mentales et les pensées (la Lune), ne sont plus irriguées par la lumière (le Soleil). Ainsi obscurcies, elles matérialisent les noirceurs égoïstes et le triomphe de l’intérêt personnel. Les impulsions destructrices, les craintes anciennes ou inexpliquées (Ketu), l’attachement, l’anxiété, la colère et l’insatisfaction (Rahu), se manifestent par des manoeuvres secrètes, l’absence de respect pour la Terre (la mère) et ainsi pour soi-même, nous précipitant dans une autodestruction qu’il semble difficile d’arrêter.

La voie royale, c’est-à-dire solaire, à emprunter pour nous en sortir, consiste à comprendre, tout en étant plongé au coeur même des expériences et des défis (Rahu), la nécessité de la simplicité et du détachement (Ketu).

Le Soleil

Ces expériences, défis, orientations et tendances sont décrits par les aspects solaires:

- Conjonction rapprochée à Mercure (combustion), indiquant des orientations mentales louables, mais éblouies par l’orgueil de nos moi tout-puissants.

- L’opposition de Saturne au Soleil souligne un désir de construction, de sérieux et de structuration, mais aussi celui d’un père, d’un guide, c’est-à-dire d’hommes providentiels (politiciens, religieux, philosophes, scientifiques) capables de mener à la « sagesse », affaiblissant la capacité à compter sur soi-même. En conséquence les déceptions auto-programmées durcissent les mentalités. 

- Dans ce cadre, l’opposition de Mercure à Saturne marque de possibles mauvais choix par les pouvoirs en place (Voir Mercure, les choix et la politique). 

- Dans ces conditions le parallèle du Soleil à Mars souligne les possibilités de révoltes contre les autorités, de conflits brutaux et violents, avec pourtant ça et là des actes héroïques et la possibilité de développer l’esprit chevaleresque.

Prix en tenaille par Mars et Saturne, le Soleil du solstice incite à la renonciation, l’art de pas enflammer la conscience collective en cherchant à satisfaire ses désirs égoïstes et au service, l’art de transformer le guerrier en serviteur et de développer l’esprit chevaleresque. 

- L’exact demi-carré Soleil/Vénus souligne les fortes tendances aux plaisirs, aux activités ludiques, au désir de luxe et de richesses, accompagnés d’un certain narcissisme collectif, du vouloir prononcé d’être aimé et d’une quête d’approbation, parfois publique, même et surtout peut-être de la part des puissants, le tout empiétant lourdement sur une authentique démarche intérieure. 

- Le sextile Soleil/Uranus, souligne des forces de transformations individualistes et positives à l’oeuvre, mais aussi de possibles évènements tragiques, car Uranus est au demi-carré de Neptune (le peuple en souffrance) et que Mars, nous l’avons vu, n’est pas de reste. Nous bénéficions cependant de l’alliance de Saturne et d’Uranus jusqu’à la fin de l’année, cet aspect permettant sans doute à nombre de consciences individuelles de s’éveiller et de se structurer intelligemment. 

En aspect harmonique aux noeuds lunaires, le Soleil indique que nombre d’expériences difficiles (dues à Mars et à Saturne mais également à la Lune qui leur est parallèle), sont transformables en leçons favorables au héros solaire et à sa quête, impliquant obligatoirement le déploiement des qualités de l’astre-roi qui sont la loyauté, la générosité et la noblesse intérieure. 

La prochaine éclipse solaire (le 21 août à 28°53’ du Lion), dont nous reparlerons, sera à surveiller étroitement, vue l’importance des noeuds lunaires au cours de ce solstice : elle affectera possiblement pendant plusieurs années la politique mondiale : les USA qu’elle traverse dans son entièreté (2) seront au coeur du débat, entre autres par l’intermédiaire du thème de Donald Trump, très marqué par le transit de Rahu sur sa conjonction Mars/AS (3).

Bon solstice! 


(1) Le héros solaire dont on a fêté la naissance à Noël, c’est-à-dire au solstice d’hiver (voir Noël ou la fête du héros solaire)

(2) Eclipse totale du 21 août 2017 Xavier M. Jubier




CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.