jeudi, décembre 21, 2017

Solstice d’hiver 2017, Saturne et le héros solaire


Solstice d'hiver 2017, le 21 décembre à 17H28 calculé pour Paris.

Il n’échappe à aucun adepte de l’astrologie que ce solstice d’hiver 2017, le Soleil est exactement conjoint à Saturne, rentré hier chez lui dans le signe du Capricorne où il séjournera plus de deux ans. Synchronicité, c’est à-dire coïncidence signifiante sans doute, l’année astrologique débutant sur cette présence écrasante de Saturne qui représente à la fois les obstacles et la patience, les difficultés et la détermination, les déceptions et l’apprentissage de la sagesse. Non qu’il faille, victime des préjugés le concernant, préconiser une philosophie de l’effort, qui promette l’acquisition éventuelle de la paix intérieure après la traversée d’océans de souffrance. Tout cela est bien plus subtil, les efforts étant le plus souvent des contractions de la volonté, soumise quant à elle à des conditionnements idéologiques et empêchant toute véritable croissance. La beauté, la sérénité ne sont en aucun cas les fruits d’un combat contre soi-même, méthode qu’un Saturne conflictuel et tendu, représente généralement. Le Saturne qui purifie, assagit, élève et qui symbolise en cela le socle de la spiritualité est avant tout un ami (1).

Je reviendrai bientôt sur les spécificités de son séjour dans le Capricorne, mais aujourd’hui, jour de solstice, l’important est de souligner comment le héros solaire, c’est-à-dire nous-mêmes dans nos moments les plus éveillés, a capacité à profiter de la présente puissante, contraignante et pourtant éclairante de cet astre.

Solstice et héros solaire 

 « Nous sommes toutes et tous des héros solaires plus ou moins déchus. La lumière, la liberté, l’intelligence et l’amour sont les objets de notre quête mais nous peinons à les atteindre et nous abandonnons, la plupart du temps à cause des circonstances adverses collectives ou personnelles, des obstacles, de la malchance, de la peur et des multiples pièges de la vie. Trahissant alors nos idéaux, nous cherchons leurs reflets tronqués dans les jouissances matérielles, le succès et la domination, chacun à sa façon et selon ses moyens. Un Soleil épanoui, fidèle à sa nature parcourt sans crainte le sentier céleste dont on a parlé, ce chemin qui traverse le thème et mène à la réalisation de soi ». (2)

Une fois de plus le soleil entame son périple vers le nord, après un long séjour dans le sud. Il renaît et le Soleil invaincu, le principe de lumière qui illumine l’univers est célébré. En vérité, même si on l’ignore généralement, nous fêtons principalement le héros solaire, qui est le Soleil incarné en l’être humain. Nous fêtons la droiture, la noblesse intérieure et la loyauté, l’idéalisme et la générosité, la force capable d’éloigner les ténèbres de la nuit et celles plus sombres, plus complexes et plus substantielles de nos esprits. Nous fêtons l’être humain, homme et femme, dont le Soleil symbolise le coeur, là où « siège » la divinité. Le solstice, ou le jour de Noël qui lui est apparenté, honore ce qu’il y a de meilleur en nous, ce héros appelé de toute éternité à explorer et à conquérir les secrets de la vie et de la conscience, plutôt qu’à mener une existence terne et étroite, soumise à la crainte et à l’ignorance.

L’on en profite alors pour s’interroger, pour se demander si ce Soleil intérieur que nous célébrons est vraiment invaincu? Car si dans la plupart des mythes les héros triomphent des forces obscures, n’a-t-on pas l’impression qu’il n’en est plus de même dans notre monde actuel ? La violence, la misère sous tous ses aspects, la brutalité et la destruction systématique de la planète ne progressent-elles pas chaque jour un peu plus? l’intérêt personnel, l’égoïsme, le matérialisme ne triomphent-ils pas ?

Certes, nombreux sont ceux qui résistent et qui luttent avec les armes de l’intelligence de l’esprit et du cœur, mais on a trop souvent l’impression qu’ils ne sont qu’une goutte d’eau face à l’océan des « démons ». Sans doute n’a-t-il jamais été facile d’être un héros solaire et pourtant il en faudrait des armées.  

Saturne et le héros solaire  

L’astrologie qui nous apporte sans cesse de l’aide par d’essentielles leçons de vie, a pour fonction de favoriser l’émergence du héros solaire chez l’individu, c’est-à-dire de lui permettre d’emprunter la voie céleste personnelle, unique,  inscrite dans son thème. Ne nous y trompons-pas, c’est ainsi et pas autrement que nous avons une chance de changer le monde, c’est-à-dire en transformant la conscience humaine, ce qui nécessite bien entendu, avant tout, de se changer soi-même.

En quoi, demandons-nous aujourd’hui, Saturne, que l’on craint souvent à juste titre, dont la réputation est d’assombrir, de refroidir, d’isoler, de séparer, a-t-il vocation à participer au rassemblement de ces armées de héros?

La réponse est simple : il n’est rien de sérieux, d’utile, de solide, de sage même qui ne se fasse sans son soutien. Il est la structure nécessaire aux réalisations de l’inspiration (Jupiter), la charpente indispensable à la simplicité et à la profondeur, elle-même condition sine qua non de l’éveil (Uranus). La discipline, l’austérité, la patience qu’il représente sont nécessaires, non seulement pour le bien-être des individus, mais pour celui de la planète entière.  

La difficulté consiste à ne pas se faire déborder par ses tendances négatives, qu’on ne peut nier et dont la moindre n’est pas de provoquer la peur, elle-même à l’origine de nombre de nos maux tels que le repli sur soi, les frustrations, la discipline conflictuelle et contraignante, la rigidité et la misère de l’obéissance à des principes auxquels on ne réfléchit pas car édictés par des dogmes, des habitudes, des rituels et des traditions censées nous sécuriser. 

Le « bon »Saturne représente au contraire la discipline naturelle, joyeuse, dont la pensée n’a pas à se préoccuper car elle ne nécessite pas le moindre effort. On évite ainsi le gaspillage des énergies, les débordements malsains, l’auto-destruction des individus et de la collectivité. Les « effets » de Saturne dépendent de la compréhension que nous en avons, c’est-à-dire de l’exercice de l’intelligence dans notre relation à la crainte et de notre capacité à apprendre, à comprendre et à innover.  

Il lui est alors permis, sans friction ni efforts inutiles, d’exalter les qualités principales du Soleil, qui sont celles du héros solaire. La question posée par ce solstice 2017, qui ne l’oublions pas colorera l’année 2018, du moins jusqu’au 21 juin, se définit alors clairement :  la droiture, la noblesse du coeur, la loyauté, l’idéalisme et la générosité peuvent-ils être inspirés par un Soleil renaissant dans les bras de Saturne? Pas forcément facile il est vrai et pourtant, peut-être est-ce ce dont nous avons réellement besoin, car si l’on sait renoncer, sans conflit, avec intelligence, aux superficialités du moi, Saturne fait briller le Soleil de l’intérieur. Il ne s’agit pas (plus) d’éblouir nos contemporains, mais de disperser les ténèbres qui règnent sur nos esprits et qui assombrissent le monde. De cette façon Saturne a capacité à faire de nous des héros solaires.

Uranus, Jupiter et Vénus

En ce solstice, le Soleil bénéficie encore d’Uranus à son trigone, cet aspect aidant les consciences à cheminer vers l’éveil, par le biais de l’audace, de la quête de la liberté et de la destruction des forteresses intérieures (Saturne négatif).

Quoique au demi-carré du Soleil, ce qui tend toujours un peu à l’amplification du moi, Jupiter inspire le sens de la justice et de la tolérance qui naît avec l’expansion de la conscience. 

Quant à Vénus, proche du Soleil (harmonie et lumière), de Saturne (la purification) et au trigone d’Uranus (la liberté), sans doute réclame-t-elle une compréhension renouvelée de l’amour, qui n’est pas attachement ni dépendance, mais nourriture de l’âme et du coeur du héros et sans lequel tout est vain. 


(1) Aimer Saturne

(2) L’astrologie et la mécanique de la pensée (le Soleil)

CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.