jeudi, juin 06, 2013

L’été du grand trigone

 Cet été 2013 est marqué par un grand trigone reliant harmonieusement Jupiter en Cancer, Saturne en Scorpion et Neptune dans les Poissons qui sont les 3 signes d’eau. Il sera actif dès le solstice d’été jusqu’à la fin du mois d’août (1). Les pessimistes s’attendront  à de possibles déluges de pluie mais il est douteux que les habitants des régions les plus désertiques du globe voient leurs vœux ainsi exaucés: l’eau des étoiles est surtout faite d’émotions, de rêves, de sensibilité, de sentimentalité, de compassion mais aussi de tourments et d’excursions obligatoires dans les couches profondes tout autant qu’obscures de l’esprit. Si les émotions s’exaltent, que la bienveillance (Jupiter), le sérieux  (Saturne) et l’empathie (Neptune) tentent les cœurs et les esprits en quête de solutions, on n’oublie pas que d’autres astres bien plus tendus et chaotiques (Uranus et Pluton)tenteront d’user et de manipuler ces énergies prometteuses. Quoi qu’il en soit, c’est un été porteur d’espoirs.

Ce 26 juin 2013, après 11 ans d’absence, Jupiter rejoint le signe du Cancer :
C'est celui de son exaltation, entre autres raisons parce c’est l’astre protecteur et que le Cancer est lié l’enfance : il appartient à la Lune qui figure l’instinct de protection. L’humanisme, la vie politique et sociale, l’art et la culture, l’imagination, l’épanouissement et le don de soi, l’intuition et la joie de vivre sont favorisés. L’occultisme (l’art d’appréhender les mécanismes secrets de la destinée), la psychologie et la spiritualité ne sont pas délaissés, ni les voyages bien entendu et tout ce qui concerne l’expansion de la pensée. . . . Jupiter en Cancer n’est cependant pas dépourvu de négativité car il renforce la tentation du refuge dans des îlots intérieurs constitués de rêves, de foi et de croyances, dans la sécurité matérielle, ou encore dans le cadre de hiérarchies idéologiques ou religieuses où le moi effrayé se sent protégé parce qu’on lui offre une niche confortable et bien à lui. Il se laisse alors endormir sans plus chercher à changer le monde ni lui-même (ce qui revient au même), ce qui est bien dommage.

Son trigone à Neptune en Poissons, valable dès le solstice d’été (même si Jupiter ne sera encore qu’à 28°57 des Gémeaux) est forcément favorable! Les deux astres maîtrisent les Poissons, Neptune est à la maison et Jupiter arrive en visite chez sa grande amie la Lune quelques jours plus tard !  Ainsi le rêve, la magie, la philosophie et le merveilleux se confondent, avec il est vrai une pointe d’utopie et d’illusion et pas mal d’idéalisme! Cet aspect pointe vers la générosité, l’empathie, le mondialisme au bon sens du terme (le monde c’est moi et je suis le monde) et la compassion. La musique et la danse sont favorisées. Le sens de la justice jupitérien pousse vers une universalité sociale, une vraie bienveillance et Neptune vers la communion : beaucoup d’entre nous sentiront mystérieusement, à un moment ou à une autre (dans le silence intérieur peut-être, ou sur la plage, ou le soir en rentrant chez soi) que ce ne sont pas de vains mots, qu’il est vraiment possible de bâtir un monde meilleur.

Au trigone des deux astres Saturne en Scorpion offre justement cette capacité :  positif dans ce signe, il évoque la volonté patiente, le courage, la ténacité et la discipline. Il doit cet été nourrir le sens de l’effort, la détermination et la persévérance et ainsi pourvoir des structures aux inspirations altruistes de Jupiter et à l’empathie de Neptune. Il offre la capacité d’action, dans le sens où il ne s’agit pas uniquement de rêver, de jouer les cigales de l’utopie mais d’être les fourmis de la construction. Sa fonction est d’enraciner, de solidifier les impulsions émotives, empathiques et généreuses mais trop souvent sentimentales de Neptune et de structurer les inspirations bienveillantes et le sens de la justice jupitérien. Nous parlons ainsi d’édifier des conditions nécessaires à la paix, à la bonté, à la discipline, à la simplicité et peut-être à une vraie spiritualité libérée des fondamentalismes étroits de tous bords.

C’est donc un été d’espoir puisque l’empathie et  la compassion sont de la partie et que Saturne, le vieux sage, pose de solides fondations et empêche normalement que cela tourne en n’importe quoi comme c’est trop souvent le cas (les printemps récupérés, les révolutions volées, les bons sentiments pervertis). Cependant ça n’est évidemment pas si simple: le grand trigone est soumis à de fortes perturbations qui risquent bien de le dévier de sa course favorable.

Le carré Uranus/Pluton : actif jusqu’en 2017/2018  (lire 2011, année de mutations )
Le beau trigone de l’été est indissociable du carré Uranus/Pluton, ce gros aspect de notre temps lié aux excès des puissances financières et des multinationales de plus en plus  destructrices, aux printemps arabes et aux soubresauts chaotiques d’une civilisation mondiale qui se cherche dans l’argent, le confort, la permissivité et la consommation débridée, quand ce n’est pas dans un retour aux conditionnements étroits et superstitieux. Cette configuration provoque de graves perturbations : la Turquie qui se bat actuellement pour empêcher le voile obscur des idéologies de l’étouffer à nouveau en est l’exemple le plus récent. L’actualité de cet été s’en ressentira et il sera tentant d’associer les idéalistes au grand trigone et les pouvoirs en place à Pluton. Uranus oppose à Pluton sa quête de la liberté, mais il représente également la technocratie, les nouvelles technologies pas toujours du bon coté de la barrière et surtout  la tentation toujours présente de la dictature chez les révolutionnaires. 

L’intérêt réside donc dans les points de contacts conflictuels entre le carré Uranus/Pluton et le grand trigone Jupiter/Saturne/Neptune.

Jupiter carré à Uranus et opposé à Pluton  : Uranus en Bélier rétrograde le 18 juillet. Jupiter déjà à 5° du Cancer lui adresse un carré et s’oppose à Pluton en Capricorne, une configuration active jusqu’à la fin septembre.

Voilà la contre-attaque aux inspiration idéalistes menée par les puissances de l’argent et les pouvoirs dictatoriaux. Mais n’en déplaise aux partisans de la théorie du complot, ces conglomérats d’intérêts n’ont guère besoin de sociétés secrètes: s’ils usent de népotisme, de violences, de corruptions et de manipulations, c’est par la grâce de nos milliards d’esprits effrayés, enfermés dans leurs pensées, incapables de se libérer de leurs conditionnements, toujours et à jamais en quête de sécurité, de confort et d’argent, de domination et de jouissance. Les orientations intérieures plutoniennes, amplifiées cet été par l’opposition de Jupiter, sont nos pires ennemies, car elles usent de la peur de la mort et provoquent nos fuites éperdues dans la quête des sensations, nous condamnant à jamais à l’insatisfaction. Elles sont les origines des perversions et de nos terribles obscurités.

Quand au carré de Jupiter à Uranus, il amplifie à la fois les désirs de révolution et de liberté, mais aussi le fanatisme et l’autoritarisme (Uranus, Jupiter et la révolution). Ainsi le danger est réel, car malgré les belles résolutions, les sensations d’amour et les ouvertures symbolisées par le grand trigone, Jupiter joue dans les deux camps: même s’il est l’astre qui favorise et qui protège, il amplifie tout ce qu’il touche et devient ainsi le maître de la colère et des débordements, du gaspillage et du luxe, des jugements et des rigidités de la pensée.

Le rôle de Mars : Mars  entre en Cancer le 13 juillet où il rejoint Jupiter. Il offre au grand trigone un sens de l’action nourri d’émotivité et de générosité. Du 20 juillet au 11 août cependant, déjà conjoint à Jupiter (action, révolte et colère), il transite au carré d’Uranus (fanatisme) et s’oppose à Pluton (destruction et autodestruction). Plus tard le 28 août, il rejoint le Lion où il transite au carré de Saturne (obstacles et frustrations) jusqu’au 22 septembre jour de l’équinoxe d’automne.

Le rôle de Mars est de mettre le feu aux poudres et c’est bien entendu ce qu’il compte faire: exactement conjoint le 22 juillet à Jupiter, également au carré d’Uranus et opposé à Pluton, il fait intervenir l’action, le combat, l’autodestruction et la colère et bien entendu le fanatisme qui consiste à imposer violemment (Mars) ses idées (Uranus). Pluton symbolise les puissances souterraines capables de canaliser et d’influencer cette violence. Il poussera sans doute à libérer et à exprimer brutalement des traumatismes, des craintes, des étouffements, que ce soit au niveau individuel ou collectif. Uranus et Jupiter de leur coté amplifieront ces énergies oscillant entre la révolte et la révolution et des organisations, des partis, tenteront de récupérer l’énergie de Mars dans des cadres d’idéologies politiques ou religieuses bordant parfois au fanatisme. Ensuite, alors que l’on croira le calme un peu revenu, le carré de Mars à Saturne durcira les esprits, sans doute plus en profondeur, provoquant des crises d’alternances entre fortes tensions et frustrations.

Évidemment on se demande quoi faire, puisque c’est le principe même du libre arbitre ? si l’on n’est pas citoyen d’un de ces nombreux pays où la vie s’apparente à la survie, à la lutte permanente contre l’oppression économique, politique et policière, on risque de ne pas se sentir si concerné que cela malgré la crise et « l’austérité ». On voudra profiter de l’été, oublier les soucis quotidiens. Peut-être est-ce justement le sens profond de ce grand trigone auquel il nous faut revenir : l’idéalisme et l’empathie, le sens de la justice et la compassion, la spiritualité libérée des dieux jaloux, des superstitions et des moralismes étroits afin d’aboutir à l’exploration et à la conquête des territoires inconnus de nos consciences. Au plus, chacun de notre coté et dans les grandes profondeurs de nos êtres, nous tenterons de travailler dans ces directions, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, que nous soyons au travail, chômeurs ou en vacances, au plus nous contribuerons à faire pencher la balance, au plus nous aiderons l’ensemble de l’humanité à acquérir son héritage qui devrait être  fait de paix, de sérénité et de joie de vivre. N’est-ce pas incroyablement triste, mais également porteur d’espoir, de réaliser que l’essentiel de nos problèmes naissent des conséquences de nos incompréhensions? Nous parlerons de l’automne une autre fois, d’autant que Rahu, le nœud lunaire nord y rencontrera Saturne ce qui ne sera sans doute pas sans incidence sur de nombreuses destinées, une des raisons pour lesquelles on doit tant que faire se peut exploiter au mieux ce grand trigone de l’été.

(1) Fin août Jupiter sera à14° du Cancer, soit à 10° d’orbe de Neptune en Poissons  ce qui est large pour un trigone, mais Saturne alors à 7° du Scorpion opérera encore la transmission de lumière.

CENTILOQUE

CLIQUEZ SUR LE LIEN pour une version entièrement retravaillée du CENTILOQUE, un ouvrage publié en 1993 aux Editions Dervy


Extrait :


1- N°5 : caractère et destinée.


« L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère ».


Le mot caractère nous vient du grec « kharaktêr », qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu.


Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.


Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, l'espritla sagesse, le pouvoir et l’amour.


Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage.


Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé: on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.